Bagdad Soleil
Et quand les tirs s’étaient tus
et que le sang surgissait rouge et réel
les plaintes s’étaient déjà assombries dans l’oubli;
le spectre des morts, voix de la nuit,
était devenu pages d’histoire. Auréoles.
La décence de vivre s’en allait vers l’Au-delà,
le Rêve d’Être et la quête du bonheur dans l’honneur
désobligés comme une date d’ordinateur périmée
retrouvaient les grandes illusions de notre aliénation;
tout devenait mirage, calculs, animalité, étrangeté
tandis que cent mille morts étaient enregistrés.
Les boum! boum! boum! feux d’artifices célébrants
apparaissaient comme de la magie sur nos écrans de TV
et les jeux étaient faits tout comme au cinéma.
La haute technologie de la splendeur destructrice
avec feux, lumières, laser et une dose d’ignorance
confinent la Terre immense et notre intelligence
dans les ténèbres funèbres de l’oppression totalitaire;
un monde faux, fait d’engins qui tuent sans s’annoncer,
de cris de mort, cris de la bêtise humaine,
un monde de peur, de haine et de malfaisance
prend ainsi jour comme une destinée satanique
l’art de tuer étant devenu un miracle chimique
une osmose mortuaire entre la Beauté et l’Enfer
la perfection nouvelle vague de la zombification.
Les rubans jaunes comme une épidémie
s’étendaient sur l’immensité de l’espace
mais si vous regardiez assez profondément
derrière les regards méfiants dans le métro
vous verriez sous couvert un hiver triste
un cadavre humain pétri dans la dépression
une routine d’être et de vivre
y régnait désormais le principe de la réalité.
Puis nous avions dormi un soir lumineux
où nous avions réalisé qu’a nos rêves
de merveilles éclatantes et d’espoir
s’étaient substituées l’avarice et l’angoisse,
l’affabulation d’une humanité pervertie;
Si tel est ton émoi de conscience, mon ami,
tu viens d’être appelé à la charge;
c’est désormais, urgent et exigeant,
le temps pour forcer l’horizon à s’ouvrir
pour composer un poème avec sang et bon sens
temps pour aller vers la source
pour replanter l’arbre
arroser la semence
jusque dans l’essence de la vérité d’être
à l’épicentre de la géométrie de la quête.
Quête d’être, envol, transcendance de la bête!
Dans l’instant d’une lâcheté,
fuite de l’avant pour cacher nos névroses,
ils avaient bombardé Bassaora, Bagdad, Mossoul
et mille autres villages choisis au grand hasard
parce que les gens n’étaient qu’un emblème.
Pourtant nous étions tous des complices silencieux
de la destruction de l’Iraq
et des milliers de villages
et des enfants souffrant
périssant à petits feux
et des orangers atrophiés
tombés en «dommages collatéraux»
beaux mots faits d’innocence!
Les Kurdes? Quels Kurdes? Sont-ils
ces dépravés subjugués, humiliés, massacrés
depuis César et Charlemagne et Alexandre le Grand?
Vous me dites maintenant avec clameur et grâce
huilées dans les kissingeries d’un aimable crocodile
qu’ils sont vos anges du salut et vos lumières!
Avec une stupeur réprimée et un triste sens de perte
je n’avais vu personne pleurer durant la guerre entière
ceux qui avaient pleuré dans les cérémonies
pleuraient pour l’étendard impérial
l’étendard de l’honneur
la gloire de la patrie
et tout était oublié!
Qu’elle était belle l’Amérique étoilée
belle et heureuse dans une vaste hécatombe!
Merde! nous disons, réveille-toi
ô pauvre dépravé!
dis-leur ton histoire
secoue ton insomnie
troque ton faux confort pour un fécond réveil!
Dis, damnée que soit la guerre!
Vive le Rêve d’être!
Pas nécessaire de berner ta conscience
pour satisfaire les fauves de la Bourse.
Retourne, retourne sur Terre
et vis une histoire d’amour.
Les cliques d’exploiteurs racistes par vocation
qui déclarent la victoire sur un immense désert,
désert d’os brisés, d’âmes meurtries, résignées
sont tes pires ennemis en dépit du grand toast
à la Pax Americana et la libération du Koweït:
pire perdant qui perd jusque son sens de la perte!
Entre la grande sécheresse qu’on étalait sur l’Iraq
et les vallées de ruines de mort et de solitude
où l’on plongeait le peuple, un homme et une femme
avaient recours à l’amour pour comprendre la pagaille;
et soudain comme une renaissance magique
le monde des horreurs devenait une semence de vie,
le soleil de Bagdad dans un acte de révolte
avait ré-brillé nos âmes pour défier notre conscience;
une nouvelle dimension d’être
écho du cri de rêves
réémergeait des cendres de la dégénérée merde;
la superpuissance égoïste, vaste terre de la peine
et de la haine facile, tu réalisais ahurie,
que ton sort dépendait aussi des autres;
le principe malfaisant
voix de l’aliénation
aura été chassé, relégué dans les abysses
du lointain stage infantile des âmes emprisonnées.
Et la rose de la liberté est maintenant victorieuse
la vie aura gagné le combat pour la Beauté.
Vive la vie!
Le soleil de Bagdad a brillé encore!
Ô Splendeur!
Tontongi
et que le sang surgissait rouge et réel
les plaintes s’étaient déjà assombries dans l’oubli;
le spectre des morts, voix de la nuit,
était devenu pages d’histoire. Auréoles.
La décence de vivre s’en allait vers l’Au-delà,
le Rêve d’Être et la quête du bonheur dans l’honneur
désobligés comme une date d’ordinateur périmée
retrouvaient les grandes illusions de notre aliénation;
tout devenait mirage, calculs, animalité, étrangeté
tandis que cent mille morts étaient enregistrés.
Les boum! boum! boum! feux d’artifices célébrants
apparaissaient comme de la magie sur nos écrans de TV
et les jeux étaient faits tout comme au cinéma.
La haute technologie de la splendeur destructrice
avec feux, lumières, laser et une dose d’ignorance
confinent la Terre immense et notre intelligence
dans les ténèbres funèbres de l’oppression totalitaire;
un monde faux, fait d’engins qui tuent sans s’annoncer,
de cris de mort, cris de la bêtise humaine,
un monde de peur, de haine et de malfaisance
prend ainsi jour comme une destinée satanique
l’art de tuer étant devenu un miracle chimique
une osmose mortuaire entre la Beauté et l’Enfer
la perfection nouvelle vague de la zombification.
Les rubans jaunes comme une épidémie
s’étendaient sur l’immensité de l’espace
mais si vous regardiez assez profondément
derrière les regards méfiants dans le métro
vous verriez sous couvert un hiver triste
un cadavre humain pétri dans la dépression
une routine d’être et de vivre
y régnait désormais le principe de la réalité.
Puis nous avions dormi un soir lumineux
où nous avions réalisé qu’a nos rêves
de merveilles éclatantes et d’espoir
s’étaient substituées l’avarice et l’angoisse,
l’affabulation d’une humanité pervertie;
Si tel est ton émoi de conscience, mon ami,
tu viens d’être appelé à la charge;
c’est désormais, urgent et exigeant,
le temps pour forcer l’horizon à s’ouvrir
pour composer un poème avec sang et bon sens
temps pour aller vers la source
pour replanter l’arbre
arroser la semence
jusque dans l’essence de la vérité d’être
à l’épicentre de la géométrie de la quête.
Quête d’être, envol, transcendance de la bête!
Dans l’instant d’une lâcheté,
fuite de l’avant pour cacher nos névroses,
ils avaient bombardé Bassaora, Bagdad, Mossoul
et mille autres villages choisis au grand hasard
parce que les gens n’étaient qu’un emblème.
Pourtant nous étions tous des complices silencieux
de la destruction de l’Iraq
et des milliers de villages
et des enfants souffrant
périssant à petits feux
et des orangers atrophiés
tombés en «dommages collatéraux»
beaux mots faits d’innocence!
Les Kurdes? Quels Kurdes? Sont-ils
ces dépravés subjugués, humiliés, massacrés
depuis César et Charlemagne et Alexandre le Grand?
Vous me dites maintenant avec clameur et grâce
huilées dans les kissingeries d’un aimable crocodile
qu’ils sont vos anges du salut et vos lumières!
Avec une stupeur réprimée et un triste sens de perte
je n’avais vu personne pleurer durant la guerre entière
ceux qui avaient pleuré dans les cérémonies
pleuraient pour l’étendard impérial
l’étendard de l’honneur
la gloire de la patrie
et tout était oublié!
Qu’elle était belle l’Amérique étoilée
belle et heureuse dans une vaste hécatombe!
Merde! nous disons, réveille-toi
ô pauvre dépravé!
dis-leur ton histoire
secoue ton insomnie
troque ton faux confort pour un fécond réveil!
Dis, damnée que soit la guerre!
Vive le Rêve d’être!
Pas nécessaire de berner ta conscience
pour satisfaire les fauves de la Bourse.
Retourne, retourne sur Terre
et vis une histoire d’amour.
Les cliques d’exploiteurs racistes par vocation
qui déclarent la victoire sur un immense désert,
désert d’os brisés, d’âmes meurtries, résignées
sont tes pires ennemis en dépit du grand toast
à la Pax Americana et la libération du Koweït:
pire perdant qui perd jusque son sens de la perte!
Entre la grande sécheresse qu’on étalait sur l’Iraq
et les vallées de ruines de mort et de solitude
où l’on plongeait le peuple, un homme et une femme
avaient recours à l’amour pour comprendre la pagaille;
et soudain comme une renaissance magique
le monde des horreurs devenait une semence de vie,
le soleil de Bagdad dans un acte de révolte
avait ré-brillé nos âmes pour défier notre conscience;
une nouvelle dimension d’être
écho du cri de rêves
réémergeait des cendres de la dégénérée merde;
la superpuissance égoïste, vaste terre de la peine
et de la haine facile, tu réalisais ahurie,
que ton sort dépendait aussi des autres;
le principe malfaisant
voix de l’aliénation
aura été chassé, relégué dans les abysses
du lointain stage infantile des âmes emprisonnées.
Et la rose de la liberté est maintenant victorieuse
la vie aura gagné le combat pour la Beauté.
Vive la vie!
Le soleil de Bagdad a brillé encore!
Ô Splendeur!
Tontongi
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